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Article paru le 1er octobre 2020 dans la Tribune de Genève, sous la plume de Laurence Bezaguet Grobetvoir l’article

«C’est le plus bel endroit du parc, estiment Reina Kalo et Alan Elmassian, membres de l’Association des intérêts de Champel-Florissant. On ne va quand même pas faire un jardin potager là!» Très attachés au parc Bertrand avec ses vastes pelouses et sa grande variété d’arbres remarquables, ces deux seniors s’inquiètent de l’avenir promis à l’une des parcelles de cet espace vert très prisé.

La Ville de Genève (antenne sociale de proximité Eaux-Vives Cité/Champel) projette, en effet, de réaliser, avec l’Association

(c) Herbes Vives

Herbes-Vives, un nouveau potager urbain à côté du préau couvert du Jardin Blanc qui jouxte une crèche. Le projet, qui se veut collectif, a été présenté à la population le 16 septembre.

Notons qu’Herbes-Vives est à l’origine d’une entreprise similaire à la Petite Boissière (Malagnou).

Des concerts en été

Or à peine cette idée a-t-elle transpiré que déjà une opposition se dessine… «Outre la beauté des lieux avec son étang et son jardin fleuri à la française, cet espace est un endroit bien fréquenté par les habitants du quartier, souligne Christian Huber, président de l’Association des intérêts de Champel-Florissant. Les enfants y jouent, les plus grands y font du fitness et l’espace devient culturel durant les beaux jours, avec notamment l’organisation de concerts en plein air.»

Responsable des Finances, de l’environnement et du logement de la Ville, Alfonso Gomez se déclare étonné par cette opposition: «Ce projet de contact avec la terre me semble enthousiasmant dans cet endroit, proche d’immeubles d’habitation et d’une crèche. Ce d’autant plus que le Service des espaces verts et l’Agenda 21 ont identifié l’espace en question comme peu utilisé et qui se prêterait bien à la réalisation d’un potager urbain.»

Prêt à discuter

Alors est-il bien judicieux de s’attaquer à pareille ambition, qui plus est à la mode? Christian Huber n’est, dit-il, pas opposé au potager urbain en tant que tel, mais «ce serait un crève-cœur de le voir naître à cet endroit. Il existe un tas de terrains en attente de construction qui pourraient accueillir une telle idée.» Et puis, questionne à son tour Christian Huber, «est-il bien équitable de priver 20000 habitants du quartier du Jardin Blanc pour permettre à une centaine de personnes de planter des tomates? Qu’en dirait le photographe explorateur Alfred Bertrand, qui a donné son nom à ce parc et dont la veuve en a fait don à la Ville en 1940?»

Alfonso Gomez précise qu’on n’est qu’au début du projet et qu’il est prêt à discuter avec les opposants. Il souligne, en outre, que l’exploitation n’est pas encore décidée.

En savoir plus sur les potages urbains en Ville de Genève

En savoir plus sur l’association Herbes Vives et son projet Jardin Blanc