Il avait été exilé du cœur du quartier par le chantier de la gare du CEVA durant neuf ans. Il fêtera son retour le 30 juillet.
Article de Laurence Bézaguet paru dans la Tribune de Genève du 17 juillet 2020
En cette fin de matinée à la météo tristounette, la nouvelle conseillère administrative, Marie Barbey-Chappuis, semble bien seule derrière la gare du CEVA de Champel. Or tout devrait s’animer le jeudi 30 juillet au petit matin! C’est à cet endroit, en effet, que renaîtra le marché hebdomadaire de Champel, qui «avait dû faire ses valises» il y a neuf ans pour permettre la construction de la gare du CEVA sur le plateau de Champel.
Après avoir été exilé, le temps des travaux, à l’avenue Peschier, le voici donc de retour, «et plus fourni», au cœur du quartier, indique la magistrate PDC, responsable de la Sécurité et des Sports. «Nous espérons que cette gare deviendra ainsi un lieu de vie et pas uniquement un lieu de passage.»
Apaiser les riverains
En attendant, sous le slogan «Mobilité douce et agriculteurs de proximité», selon les termes de Marie Barbey-Chappuis, quelque quatorze stands de producteurs locaux s’apprêtent à régaler les habitants du quartier, ravis de voir leur marché ressuscité sur un périmètre en forme de L, à la hauteur du café Le Pain quotidien.
Producteurs de fruits, légumes et produits laitiers, boulanger et vendeur de poulets rôtis s’y mélangeront entre 6 h 30 et 13 h 15 chaque jeudi. De bonne augure pour apaiser les riverains qui ont passablement souffert des effets de ce long chantier. Des habitants, bien représentés par Christian Huber, président de l’Association des intérêts de Champel-Florissant (aicf), qui s’est beaucoup investi pour ce projet de marché: «Nous nous félicitons de son retour sur le plateau de Champel. C’est la dernière phase du renouveau après toutes ces années de nuisances dues aux travaux de la nouvelle gare. Le plateau, désormais convivial et arboré, avec bancs et terrasses, est apprécié des habitants.»
Gratuité des taxes
L’aicf vante aussi la collaboration avec l’Unité des marchés de la ville, et plus particulièrement Janine Truffer, qui a consulté l’association pour cette implantation. «Espérons que les promesses de Rémy Pagani concernant la compensation des places de parking seront tenues, ajoute Christian Huber. Frédérique Perler, la balle est dans votre camp!»
Avec le petit dernier de Champel, ce ne sont pas moins de 26 marchés qui sont désormais proposés chaque semaine en Ville de Genève, totalisant près de 900 marchands. Des marchés alimentaires, mais aussi des créateurs de tout ordre, des puciers et autres vendeurs de livres (infos sur https://www.genevemarches.ch/).
Relevons enfin que le Conseil administratif a décidé d’octroyer jusqu’à la fin de l’année la gratuité totale des taxes d’empiétement aux marchands, pour les aider en raison de la crise sanitaire. «Un coup de pouce de la Ville pour soutenir les produits du terroir», conclut l’élue PDC. Une aide qui coûtera quelque 330’000 francs à la Municipalité. Mais la population a montré durant le confinement qu’elle appréciait l’agriculture de proximité.
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