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Découvrez l’article du Courrier et les explications de Christian Huber, président de l’Association des intérêts de Champel.

L’article est daté du 16 juillet 2017 et signé de Cécile Racine

Des habitants déplorent la suppression de quatre arrêts sur la ligne 1 et ont déposé une pétition.

Cecilia habite le quartier de la Colline, à Champel, et attend depuis plusieurs minutes le bus 35 à l’arrêt Calas. Depuis décembre, ce dernier n’est plus desservi par la ligne 1, tout comme les arrêts Roseraie, Reverdin et Plateau-de-Champel. Une situation qui provoque la grogne du quartier. «Le 1 nous offrait une connexion directe à des quartiers qui aujourd’hui sont difficiles d’accès», explique-t-elle.

En effet, le bus 35 qui le remplace ne lui permet plus de se rendre aux Eaux-Vives sans changement de véhicule. Cecilia a signé la pétition que l’Association des intérêts de Champel (AIC) a déposée le 28 juin auprès du Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA), pour réclamer le rétablissement du parcours initial du bus 1.

Comme Cecilia, Marie est riveraine et a signé la pétition. Plutôt âgée, elle avait l’habitude de prendre la ligne supprimée, mais depuis décembre son temps de trajet pour rejoindre Rive est passé d’une dizaine de minutes à presque une demi-heure. Elle raconte avoir immédiatement appelé les TPG à l’annonce de la modification du tracé. «Je suis une vieille dame. Je ne peux pas beaucoup marcher. Comment faire?» s’interroge-t-elle en ajoutant que sa plainte n’a été suivie d’aucun effet.

Le président de l’AIC, Christian Huber, raconte que les 800 signatures n’ont pas été difficiles à récolter: «Notre association compte 600 membres, nous leur avons fait suivre la pétition sans avoir besoin d’aucune opération de démarchage supplémentaire. Les gens sont vraiment fâchés.»

Une alternative insatisfaisante
La ligne 35 qui a remplacé le bus 1 n’offre pas une alternative satisfaisante, selon Christian Huber. N’assurant plus une connexion directe avec la gare Cornavin et les Eaux-Vives, le minibus de la ligne 35 offre par ailleurs un nombre de places beaucoup plus limité que les bus de taille standard. Le président de l’AIC souligne également que le véhicule n’assure pas la prise en charge des personnes à mobilité réduite, qui sont nombreuses dans le quartier en raison de la proximité de la Clinique de la Colline. «Impossible d’y monter avec une chaise roulante», assure-t-il.

Une seconde pétition a également circulé parmi les patients de l’institution médicale pour demander le rétablissement de la ligne 1 et 550 signatures ont été récoltées. A ce jour elle n’a pas été déposée car la clinique a entamé des pourparlers avec le DETA, qui devraient se poursuivre après l’été.

Un retour en arrière serait-il possible? Benoît Pavagean, directeur des transports collectifs à l’Etat de Genève, ne l’envisage pas. Selon lui, «les fréquentations ont augmenté à la fois sur la ligne 1 et sur la ligne 35» depuis la modification du tracé. Et d’ajouter: «A budget constant, nous avons fait gagner 6 minutes à la ligne 1, qui transporte chaque année 450 000 voyageurs.» Le bénéfice global pour les transports publics genevois justifie donc le changement de tracé.

Face aux doléances des usagers exclus du parcours du bus 1, Benoît Pavagean explique que la fréquence des bus sur la ligne 35 a été augmentée en avril dernier et que d’autres aménagements sont prévus.

En décembre 2017, des bus plus grands remplaceront les minibus et proposeront 35 places ainsi qu’un accès adapté pour les personnes à mobilité réduite. Deux ans plus tard, le Léman Express rétablira une liaison directe entre Champel, les Eaux-Vives et la gare Cornavin. Benoît Pavagean explique que le DETA est en dialogue régulier avec la Clinique de la Colline et qu’il pourrait consulter l’AIC dès qu’il aura pris connaissance de la pétition.